Syrie: 4 brigades de l’Armée Syrienne Libre s’engagent à interdire la violence sexuelle et l’utilisation d’enfants soldats
3 July 2017
Le 30 juin 2017, les leaders militaires de quatre brigades de l’Armée Syrienne Libre (ASL) ont signé l’Acte d’Engagement de l’Appel de Genève sur la protection des enfants dans les conflits et celui sur l’interdiction des violences sexuelles et contre la discrimination basée sur le genre. La cérémonie de signature a eu lieu à l’Hôtel de Ville de Genève en présence de représentants du gouvernement du canton de Genève et de membres de la communauté humanitaire. Les brigades – “Division 23”, “Union de la Force 21”, “Division Centrale” et “Première Division Littorale” – sont actives militairement dans le nord de la Syrie dans les provinces d’Alep, Idlib, Lattaquié et Hama.
En signant ces deux Actes, ils s’engagent à respecter les standards internationaux les plus élevés en terme de protection des enfants dans le conflit, en particulier l’interdiction de recruter des enfants de moins de 18 ans et l’obligation d’apporter soins médicaux et éducation aux enfants. Ils se sont aussi engagés à interdire tout acte de violence sexuelle contre toute personne, civils ou combattants.
Des rapports récents mentionnent qu’en 2016, des enfants ont été recrutés par de nombreuses parties au conflit y compris par les groupes d’opposition armés. “La guerre en Syrie a été le théâtre de violations massives contre les civils. C’est encourageant de voir que certains acteurs armés non-étatiques s’engagent publiquement à respecter le droit humanitaire, pour le bénéfice de la population” a déclaré Mehmet Balci, chef de la division Moyen-Orient à l’Appel de Genève. “Nous espérons que d’autres acteurs armés suivront cette voie”.
“Aujourd’hui, au travers de la signature de ces Actes d’Engagement sur la protection des enfants et l’interdiction des violence sexuelle, nous confirmons notre volonté de respecter les normes humanitaires et nous ferons le nécessaire pour que nos combattants respectent les règles de ces actes dans nos zones d’influence. Nous le ferons au travers de collaborations avec des organisations de la société civile et des campagnes de sensibilisation” a dit l’un des leaders militaires pendant la cérémonie.
L’Appel de Genève et les quatre brigades se sont mis d’accord sur un plan de mise en œuvre pour faire respecter ces engagements sur le terrain. Des mesures supplémentaires pour renforcer leurs règlements internes seront prises et des formations sur les obligations contenues dans ces actes seront fournies. L’Appel de Genève fera un suivi rapproché du respect de ces règles au travers de son réseau sur le terrain.
L’Appel de Genève a initié un dialogue humanitaire avec ces brigades en 2013. Depuis 2015, l’organisation a conduit des formations sur le droit humanitaire pour la plupart de leurs leaders et officiers. Un dialogue pour améliorer le code de conduite de leurs combattants et le mettre en conformité avec le droit humanitaire a également été initié en 2016. La signature de ces quatre brigades intervient après celles de deux autres acteurs armés non-étatiques, le Mouvement Hazzm (Dissout en 2015) et les Unités de Protection du peuple (YPG) qui tous les deux ont signé plusieurs actes en 2014.
En 2016, l’Appel de Genève a organisé 27 formations sur le droit humanitaire pour 519 membres de neuf acteurs armés non-étatiques syriens. Au travers de sa campagne “Combattant pas Assassin”, l’organisation a aussi sensibilisé la population syrienne aux règles de la guerre, touchant plus de un million de personnes dans le pays.
L’Acte d’Engagement est un engagement humanitaire formel que les acteurs armés non-étatique peuvent signer pour améliorer leur respect des normes humanitaires. La signature de cet accord ne leur donne aucune reconnaissance politique ou légale. L’Appel de Genève respecte les principes de neutralité et d’impartialité dans son travail et se limite strictement à améliorer le respect du droit humanitaire par les acteurs armés non-étatiques afin d’assurer une meilleure protection des populations civiles.