Sahara Occidental : le Front Polisario annonce la destruction de ses stocks de mines antipersonnel
27 May 2017
Le Front Polisario a récemment annoncé la destruction de ses stocks restants de mines antipersonnel. Lors d’une réunion avec l’Appel de Genève en avril, le président ainsi que le ministre de la Défense de la République arabe sahraouie démocratique ont présenté un calendrier de destruction des milliers de mines antipersonnel toujours en leur possession. Ces stocks seront détruits en trois étapes avant fin octobre 2018.
L’Appel de Genève a été informé du nombre de mines antipersonnel à détruire. L’organisation facilitera et fera le suivi de leur destruction grâce à l’appui d’experts et d’organisations actives dans la lutte contre les mines. Ces destructions viendront clôturer un processus initié en 2005, avec la signature par le Front Polisario de l’Acte d’Engagement interdisant les mines antipersonnel. Suite à cette signature, le Front Polisario a détruit 13 000 mines antipersonnel entre 2005 et 2015.
Le Front Polisario a également mené des activités pour sensibiliser la population sur les risques liés aux mines antipersonnel, faciliter les opérations de déminage et aider les victimes au travers d’organisations spécialisées, conformément à son engagement.
« Cette dernière destruction permettra au Front Polisario de se mettre en conformité avec l’Acte d’Engagement, pour le bénéfice de la population » selon Fred Meylan, Responsable de Programme à l’Appel de Genève, « le Sahara Occidental est fortement contaminé par les mines antipersonnel, chaque mine détruite constitue une nouvelle étape vers une terre décontaminée et plus sûre pour les civils »
Depuis 1973, le Front Polisario mène une lutte pour l’indépendance du Sahara Occidental. En 1991, après des années de combat, les Nations Unies ont négocié un cessez-le-feu, mais le statut du territoire demeure un sujet de conflit entre le Maroc et le Front Polisario.
En raison de ce conflit, le Sahara Occidental est sévèrement contaminé par les mines antipersonnel, bombes à sous-munition et autres armes de guerre explosives. Son territoire est divisé par un mur de 2 700km de long connu sous le nom de « Berme ». Il est constitué de millions de mines antipersonnel mettant en danger la vie de centaines de milliers de civils sahraouis et marocains.
Depuis 1975, plus de 2 500 personnes ont été victimes des mines antipersonnel et des restes explosifs de guerre au Sahara Occidental. En 2016, 22 nouveaux accidents ont été signalés des deux côtés de la Berme.