République Démocratique du Congo
Thématiques : Normes humanitaires – Protection des enfants – Protection de l’éducation – Famine – Genre – Protection des soins médicaux – Déplacement forcé
La situation sécuritaire dans l’est de la RDC reste dynamique et évolutive, avec des conflits armés récurrents ayant un impact humanitaire considérable dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. La violence continue de s’intensifier en raison de la crise du M23, des attaques des ADF et des violences intercommunautaires.
Une nouvelle dynamique a été observée parmi les groupes armés et les autorités de facto (GAAD), reflétée par leur solidarité avec les FARDC contre le M23. En décembre 2022, le Parlement congolais a adopté une loi autorisant la création d’une brigade de réserve pour permettre aux membres des GAAD de rejoindre l’armée. D’une certaine manière, cette loi contredit l’idée du programme PDDCRS et du processus de Nairobi, qui soutiennent la démobilisation et l’intégration communautaire de tous les membres des groupes armés, y compris ceux du M23. Un nouveau phénomène appelé « Wazalendo », c’est-à-dire « Patriote », a émergé dans la sphère politique de la RDC, avec un effet induit sur la mobilisation générale des jeunes et la création de plusieurs groupes populaires d’autodéfense.
Dans ce contexte de multiplication des armes et des individus armés, plusieurs violations du droit international humanitaire – liées au recrutement d’enfants, à la violence de genre, à l’insécurité alimentaire, aux déplacements forcés, aux détentions arbitraires et à l’accès humanitaire, entre autres – ont été signalées. Malgré les efforts déployés à différents niveaux, et outre la nécessité accrue de protéger les civils, l’accès humanitaire et la lutte contre les violences sexuelles et de genre dans les zones des GAAD représentent toujours des défis en matière de protection, alors que les besoins humanitaires enregistrés dans ces zones ne cessent de croître. La multiplicité des taxes, avec tous les corollaires qui vont de pair avec des milliers de violations du DIH, ont particulièrement affecté les femmes et les enfants, ainsi que des milliers de personnes déplacées internes vivant dans des camps et dans des familles d’accueil.
Les activités de l’Appel de Genève dans le pays
Avec les GAAD
- Dialogue humanitaire avec les groupes armés et les autorités de facto (GAAD)
- Sessions de sensibilisation et de formation pour les GAAD afin d’améliorer leur connaissance du DIH.
- Conclusion d’accords de respect du DIH avec les GAAD (déclarations unilatérales, actes d’engagement, codes de conduite révisés et règlements internes), et suivi de leur mise en œuvre et de leur respect.
- Des efforts de sensibilisation ciblés sur les GAAD afin de modifier les comportements et d’accroître le respect du DIH et de la protection des civils.
- Le dialogue humanitaire intercommunautaire, ainsi que le dialogue entre les communautés (organisations de la société civile, dirigeants) et les GAAD afin de promouvoir la stabilisation et les initiatives de paix locales.
Avec les organisations de la société civile et les leaders communautaires
- Sensibiliser, former et impliquer les communautés touchées par les conflits (leaders d’opinion, société civile, groupes sociaux, chefs religieux, journalistes, groupes de femmes, etc.)
- Soutenir les organisations de la société civile et les communautés dans la mise en place de mécanismes d’autoprotection et dans leur capacité à plaider en faveur du respect du droit international humanitaire auprès des GAAD.
- Organiser des campagnes médiatiques et produire des outils de sensibilisation et de communication.
- Coordonner et collaborer avec d’autres partenaires humanitaires et les forces de sécurité de l’État (FARDC, PNC, etc.) pour promouvoir le DIH auprès de la population de la République Démocratique du Congo.
Données clés
Nouveaux engagements signés par différents AGDA.
13 groupes politico-militaires engagés au Nord-Kivu.
4 groupes tribaux-ethniques en Ituri
Informations de contact:
Arz Alam – DIRECTEUR PAYS
aalam@genevacall.org