Colombie
Thématiques : Interdiction des mines antipersonnel – Normes Humanitaires
Six mois après la prise de pouvoir du président Iván Duque, la Colombie a vu augmenter de façon alarmante les actions armées affectant directement la population civile, spécifiquement dans les départements tels que Chocó, Cauca, Antioquia, Arauca, parmi d’autres. Les actions des groupes armés dits de la « post-démobilisation » se sont intensifiées dans de nombreuses zones.
De nombreux incidents ont eu lieu, impliquant l’armée populaire de libération, l’ELN (Ejército de Liberación Nacional), l’armée et la police colombienne. Le recrutement d’enfants et d’adolescents, les combats et l’augmentation des victimes civiles dues aux mines antipersonnel (AP) font partie des événements empirant le contexte humanitaire. La situation s’explique par différents facteurs comme le retrait des FARC-EP (Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du peuple) des territoires, le lent degré de progression de la mise en place des accords, l’insécurité liée à la forme que la paix prendra avec le nouveau gouvernement (mise en place des accords avec les FARC-EP), et l’expansion territoriale et économique de plusieurs groupes armés.
De même, suite à l’immobilisation du dialogue entre le nouveau gouvernement et la délégation de l’ELN, en réaction aux actions militaires attribuées à ce groupe armé, le gouvernement a décidé de mettre un frein à ce processus, augmentant ainsi l’incertitude et la vulnérabilité de la population civile. De plus, le contexte politique, social et humanitaire du Vénézuela, pays voisin, ne fait qu’augmenter les facteurs de risque touchant la population civile, notamment les migrants vénézuéliens et colombiens, principalement dans les régions frontalières. La tension politique s’est répandue dans la région et les tentatives pour trouver une solution la concernant a tourné en une confrontation militaire potentielle.
Les opérations de l’Appel de Genève en Colombie
L’objectif principal de nos opérations est de contribuer à la protection des civils affectés par le conflit dans les régions de Cauca, Nariño, Norte de Santander, Choco et Arauca en Colombie. Pour se faire, l’objectif spécifique de l’Appel de Genève est de se focaliser sur les GAAD, afin qu’ils se conforment mieux aux normes humanitaires. Notre approche comprend trois volets. Tout d’abord, s’engager directement auprès des dissidents des GAAD, principalement de l’ELN et peut-être des FARC-EP, afin d’améliorer leur prise de conscience des normes humanitaires. Ensuite, s’engager auprès des médias, de la société civile et de la communauté grâce à la mise en place d’opérations de protection de base de la communauté afin de pouvoir influencer les GAAD sur l’application des normes humanitaires. Ces activités comprennent un composant ethnique fort, permettant au contenu et au matériel du DIH de s’adapter aux coutumes et aux pratiques de chaque communauté. Et enfin, faire prendre davantage conscience à la population des normes humanitaires, via une campagne médiatique de masse.
Nos actions ont pour objectif de réduire les risques et d’appuyer ces communautés, victimes de menaces, de violence (dont la violence sexuelle et basée sur le genre – SGBV), de restrictions concernant leur mobilité, du recrutement forcé, d’engins explosifs, etc. en les soutenant et promouvant un changement de comportement des GAAD face au DIH et au droit international des droits de l’Homme, ce qui a le potentiel d’avoir un impact énorme sur les civils et leur sécurité.
L’Appel de Genève collabore actuellement avec l’ELN à de nombreux niveaux : avec ses négociateurs de paix, ses médiateurs de paix, ses membres incarcérés et ses délégations de femmes. De plus, l’Appel de Genève adaptera sa méthodologie d’engagement selon en fonction du statut des pourparlers de paix et des différents moyens d’accéder aux GAAD. Enfin, l’Appel de Genève possède un réseau bien établi d’organisations et de communautés, avec lesquelles il collabore depuis plusieurs années.
DONNÉES CLÉS
DES ATELIERS DE SENSIBILISATION AU DANGER DES MINES ONT LIEU DANS LA RÉGION DE CHOCÓ
L’APPEL DE GENÈVE A SOUTENU LA DÉMOBILISATION DES MINEURS DES RANGS DES FARC-EP
Informations de contact:
Séverine Courtiol – DIRECTRICE PAYS
scourtiol@genevacall.org