Colombie

Thématiques : Normes humanitaires – Interdiction des mines antipersonnel – Déplacement forcé – Protection des enfants – Genre – Accès humanitaire

Après la signature de l’accord de paix entre le gouvernement national et les Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du peuple (FARC-EP) le 24 novembre 2016, la mise en œuvre de l’accord a été laissée entre les mains du gouvernement d’Iván Duque (2018 – 2022) et du Congrès de la République. Ce processus a connu différentes étapes qui, selon l’Institut Kroc (l’institut chargé du suivi du processus de paix), n’ont pas progressé dans leur mise en œuvre. L’absence d’un processus continu a augmenté le nombre d’assassinats de leaders sociaux et d’ex-combattants. D’autre part, l’obligation de l’État d’atteindre les territoires abandonnés n’a pas été remplie comme prévu, ce qui a entraîné une réoccupation des territoires par des groupes dissidents des FARC, de l’Armée de libération nationale (ELN), des Forces d’autodéfense gaitanistes de Colombie (AGC) et d’autres GAAD qui ont pris le contrôle de ces zones vides.

Le nouveau président de la Colombie, Gustavo Petro, élu le 7 août 2022, a lancé un nouveau « plan de paix totale » qui vise à engager les groupes armés dans toute la Colombie. Malgré la poursuite des efforts de paix, la scène reste confuse et encombrée par l’émergence d’un grand nombre de nouveaux groupes armés qui se disputent le pouvoir. En raison du changement d’administration et de gouvernement national, ainsi que de l’évolution de la situation des groupes armés à la suite des accords de paix de 2016, davantage d’acteurs ont besoin d’une formation au droit humanitaire international. Le recrutement d’enfants et d’adolescents reste une pratique courante au sein des groupes armés en Colombie. L’accès à l’aide humanitaire, les assassinats de leaders sociaux et de militants des droits de l’homme, ainsi que l’utilisation de mines antipersonnel sont autant de préoccupations supplémentaires liées à l’évolution du paysage colombien.

En outre, l’attention internationale qui est restée sur la Colombie s’est concentrée sur la migration en provenance du Venezuela et moins sur la poursuite du conflit armé à l’intérieur du pays.

Les activités de l’Appel de Genève dans le pays

La formation au DIH en Colombie est d’une importance capitale, car l’émergence de nouveaux GAAD, ainsi que les changements générationnels beaucoup plus rapides au sein des anciens groupes armés, ont entraîné une augmentation des attaques et des opérations affectant la population. D’autre part, le pays est actuellement confronté à une augmentation des obstacles à l’accès au travail humanitaire, en raison du manque de connaissance du travail humanitaire et des principes directeurs de l’assistance à la population civile dans les zones d’urgence causées par des catastrophes ou la présence de groupes armés.

En outre, le code pénal qui interdit l’accès aux groupes armés constitue un défi supplémentaire en Colombie. En réponse à ce défi, les activités de l’Appel de Genève en Colombie se sont nécessairement appuyées sur des voies plus indirectes.

Renforcement de la communauté

  • Formation des journalistes afin d’améliorer leurs compétences en matière de responsabilité et de reportage.
  • Formation des établissements d’enseignement à l’utilisation du droit international humanitaire comme outil de protection des enfants susceptibles d’être recrutés.
  • Renforcement de l’autonomie au sein des communautés indigènes afin de réduire l’attrait des groupes armés qui tentent de saper les autorités communautaires.

Poursuite des activités de plaidoyer

  • Le ministère a continué à plaider en faveur d’une autorisation spécifique pour s’engager auprès des groupes armés dans le pays.
  • Un dialogue a été engagé avec l’Institut national pénitentiaire et carcéral (INPEC) afin de proposer des séances de formation au droit humanitaire international aux détenus membres de GAAD.
  • Plaidé pour que le gouvernement autorise l’engagement humanitaire auprès des groupes armés, en coordination avec les agences des Nations Unies et d’autres ONG internationales.

Diffusion de l’information

  • Installation de bannières d’information dans différents départements, y compris dans des zones reculées, afin de sensibiliser au droit international humanitaire et d’essayer d’atteindre les GAAD.
  • Collaboration avec la Campagne colombienne contre les mines pour une campagne de médias sociaux contre les mines.

DONNÉES CLÉS

Sur les 7,7 millions de personnes qui ont besoin d’une aide humanitaire, on estime que seules 1,6 million sont en mesure d’être aidées.

Formation dispensée à 24 établissements d’enseignement pour éduquer les enfants et les adolescents en danger.

Plus de 600 000 personnes ont participé à une campagne sur les médias sociaux visant à faire connaître les règles de base du droit humanitaire international.

3 groupes armés différents ont demandé directement à l’Appel de Genève, par l’intermédiaire de mandataires, un soutien en matière de droit international humanitaire et de négociation.

Informations de contact:

Séverine Courtiol – DIRECTRICE PAYS

scourtiol@genevacall.org

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