Burkina Faso
Thématiques : Normes humanitaires – Famine – Accès Humanitaire – Déplacement Forcé – Protection de l’education – Protection des enfants
Le Burkina Faso traverse depuis 2015 une crise sécuritaire qui s’est progressivement étendue à plusieurs régions du pays avec un impact considérable sur la protection des populations civiles. Malgré les efforts des forces de défense et de sécurité du pays, des groupes armés restent actifs sur certaines parties du territoire. Depuis lors, l’accès humanitaire a été progressivement restreint et les principes humanitaires essentiels à la protection des civils sont de plus en plus compromis.
Le pays est également confronté à une instabilité politique, marquée par deux coups d’État en moins d’un an (l’un en janvier 2022 et l’autre en septembre de la même année).
Grâce à un arrêté ministériel portant autorisation d’exercer, l’Appel de Genève intervient depuis 2021 au Burkina et contribue à l’amélioration de la protection des populations civiles affectées par les conflits dans les régions du Nord, de l’Est, de la Boucle du Mouhoun et du Sahel.
Les activités de l’Appel de Genève dans le pays
L’intervention de l’Appel de Genève est principalement axée sur l’accès humanitaire, considéré comme un thème transversal qui influence et renforce directement plusieurs domaines prioritaires. Cette approche globale répond à des préoccupations essentielles en matière de protection de l’enfance, de l’éducation, la prévention de l’insécurité alimentaire, du déplacement forcé et de questions liées au genre. En donnant la priorité à l’accès humanitaire et en l’améliorant, l’Appel de Genève cherche à mettre en place une réponse plus efficace et interconnectée.
L’Appel de Genève s’intéresse également à la cohésion sociale et aux défis liés à la paix et à la stabilité, en mettant l’accent sur l’atténuation des tensions entre les personnes déplacées et les communautés d’accueil. En outre, les efforts de l’Appel de Genève s’étendent à la prévention des tensions communautaires liées à la participation aux hostilités. Cet aspect spécifique est intégré principalement dans les initiatives d’engagement communautaire, en collaborant étroitement avec les personnes influentes au niveau local pour favoriser la compréhension, l’harmonie et la stabilité au sein des communautés et entre elles.
Identification et soutien aux mécanismes et structures étatiques pertinents en charge des questions de Droit International Humanitaire (DIH) et de Droit International des Droits de l’Homme (DIDH).
Plaidoyer auprès des différentes autorités nationales, régionales et locales du pays sur les questions de protection des civils.
- Le comité interministériel du Droit International Humanitaire (CIMDH), la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) et la Direction General des Droits Humains (DGDH) bénéficie du soutien technique de l’Appel de Genève sur la protection des civils et mènent un plaidoyer auprès des autorités sur les questions de DIH.
- Un pôle de 30 formateurs a été mis en place grâce au soutien de l’Appel de Genève auprès des structures susmentionnées pour former les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP).
- Des sessions de formation de formateurs des Volontaires pour la Défense de la Patrie ont été réalisées grâce au soutien de l’Appel de Genève. Au total 180 formateurs ont été outillés pour former les VDP.
Identification et soutien à la mise en œuvre d’initiatives locales visant à protéger les civils, à renforcer la cohésion sociale et à faciliter l’accès humanitaire.
- Des initiatives locales de protection des civils ont été soutenues par l’Appel de Genève. Elles ont porté sur la réalisation d’une émission radiophonique animée par les chefs coutumiers et religieux, des sessions de plaidoyer local, la mise en place et la formation des Observatoires Départementaux de prévention et de gestion de conflit communautaires etc.
Localisation de l’engagement humanitaire à travers le renforcement de capacité des communautés, des membres influents et organisation de la société civile.
- L’Appel de Genève a un partenariat avec 4 organisations locales de la société civile ouvrant dans le domaine de la protection des civils. Ces 4 structures sont formées et bénéficient de soutien pour mener des activités en faveur de la protection des civils.
Engagement humanitaire des porteurs d’armes d’autodéfense en faveur de la protection des civils.
- Signature de 3 Déclarations Unilatérales sur la protection des enfants et l’éducation avec différents groupes armés et autorités de facto (GAAD) dans les régions de l’Est, du Nord et de la Boucle du Mouhoun. Ces déclarations ont donné lieu à une série de mesures de protection des enfants et des écoles dans ces régions.
- Organisation de 32 sessions de formation et de tables avec les porteurs d’armes d’autodéfense, axées sur les normes humanitaires internationales relatives à la protection des enfants, à la protection de l’éducation, aux règles base du combattant et à la prévention de la famine.
- Les Dozo et les Kogleweogo ont porté l’âge minimum de leurs combattants à 18 ans. Cet engagement a permis de faciliter la libération de certains membres du personnel d’ONG qui avaient été enlevés.
Chiffres clés
On estime à 2 millions le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays, dont 58% sont des enfants.
Plus de 179 000 enfants souffrant de malnutrition ont besoin d’une assistance vitale.
Plus de 100 chefs religieux et communautaires ont participé à des sessions de formation pour plaider en faveur de la protection des civils auprès des autorités et des GAAD.
900 livres distribués à des porteurs d’armes d’autodéfense.
210 membres de groupes armés d’autodéfense formés à l’importance de la protection des enfants et de l’éducation, de la prévention de la famine et de l’insécurité alimentaire liée aux conflits, et de la facilitation de l’accès à l’aide humanitaire.
2 millions de personnes touchées par les campagnes radio.
Informations de contact:
Moussa Ag Waerzaren – DIRECTEUR PAYS AD INTERIM
mwaerzaren@genevacall.org