Mossoul: l’Appel de Genève sensibilise les Forces de Mobilisation Populaire chiites et les Peshmergas sur la protection des civils
1 novembre 2016
Alors que les opérations militaires de Mossoul entrent dans leur 15ème jour, l’Appel de Genève poursuit ses efforts pour sensibiliser les principaux acteurs armés impliqués, sur la nécessité de protéger les populations civiles, en particulier les forces Peshmergas kurdes et les Forces de Mobilisation Populaire chiites.
Formation de formateurs pour les Peshmergas.
Du 10 au 20 octobre 2016, l’Appel de Genève a formé 17 officiers Peshmergas sur le droit international humanitaire (DIH) et sur la protection des civils. La formation – organisée à Erbil – s’est appuyée sur les 15 règles de conduite des combattants développées par l’Appel de Genève. Pendant deux jours, les futurs formateurs ont également réalisé des exercices pour simuler l’application du DIH dans une situation réelle. La formation s’est conclue par une cérémonie de remise de certificats, à laquelle ont participé la Présidente Exécutive de l’Appel de Genève, Elisabeth Decrey Warner, le Consul de France à Erbil, Dominique Mas et le Commandant Salar, Chef d’Etat-Major adjoint des forces Peshmergas.
Les officiers formés ont maintenant la responsabilité de diffuser les normes humanitaires auprès de toutes les unités. Cette formation fait suite à plusieurs ateliers de formation avec les leaders des forces armées Peshmergas, au cours desquels des mesures ont été identifiées pour améliorer le respect des normes humanitaires par leurs forces armées.
« Les forces Peshmergas ont reconnu et identifié certaines failles dans l’application et le respect des règles de la guerre. Cette formation de formateurs constitue un premier pas positif pour réduire ces lacunes et nous sommes prêts à continuer notre soutien pour s’assurer que tous les combattants Peshmergas connaissent et respectent le droit de la guerre » a déclaré Elisabeth Decrey Warner.
Visite des Forces de Mobilisation Populaire à Bagdad
Du 22 au 24 octobre, la délégation de l’Appel de Genève a rencontré plusieurs dirigeants des Forces de Mobilisation Populaire chiites (PMF) dont Ahmad al-Assadi, porte-parole officiel des PMF, Kareem Al-Nouri, chef de la brigade Bader et Sayyed Amar Hakim, Chef du Conseil Islamique et Chef de l’Alliance Irakienne Unifiée.
L’Appel de Genève et les PMF ont discuté des besoins des PMF et d’un plan d’action commun visant à accroître la diffusion et le respect des normes humanitaires parmi les 40 brigades des PMF. Depuis le début de l’année, l’Appel de Genève a formé plus de 150 combattants de différentes brigades des PMF sur les normes humanitaires. Lors des réunions la semaine dernière, les dirigeants des PMF ont formellement annoncé leur décision de collaborer avec l’Appel de Genève au plus haut niveau sur la protection des civils.
L’Appel de Genève a également rencontré Sayyed Ahmad Al Safi et Sayyed Ali Bachir Al Najaffi, deux représentants des autorités religieuses chiites proches de Sayyed Ali Al Sistani, le chef religieux chiite le plus influent en Irak. Ils ont accepté de soutenir le travail de l’Appel de Genève avec les PMF sur le respect des normes humanitaires. Les PMF ont été créés à la suite d’un appel lancé par Sayyed Ali Al Sistani pour mobiliser la communauté chiite contre le groupe Etat islamique et pour soutenir le gouvernement et avec le soutien du gouvernement. Selon eux, ils peuvent compter sur plus de 100 000 combattants.
« Il est plus important de sauver un civil que de tuer un combattant ennemi », a affirmé Sayyed Ahmad Al Safi. « Même si nous avons déjà publié des règles pour les combattants chiites, leur respect peut toujours être amélioré, nous sommes conscients que des violations se produisent parfois. Nous sommes prêts à travailler avec L’Appel de Genève sur ce sujet. »
Les opérations militaires actuelles à Mossoul, menées par une coalition irakienne et appuyées par une coalition internationale, mettent en péril plus de 1 million de personnes qui vivent encore dans la ville.
Ce programme est soutenu par le gouvernement suisse et par l’Office Humanitaire de l’Union Européenne, en partenariat avec la Fondation suisse de déminage. La formation de formateurs est soutenue par le gouvernement français.